Eva Maria Leuenberger (Berne, 1991) a étudié à l’Université de Berne et à la Haute École des arts de Berne. Son premier recueil de poésie, Dekarnation (Droschl) a été distingué par le Basler Lyrikpreis en 2020. Deux prix littéraires du canton de Berne (2020 et 2022), ainsi que l’Orphil-Debütpreis de la ville de Wiesbaden (2020) et le PoesieDebütPreis Düsseldorf (2021) couronnent son travail littéraire.
Comment faire face à la catastrophe qui menace d’engloutir l’environnement et le monde entier ? Coincée entre sentiments de culpabilité et d’impuissance, « flügchen » (« petite créature ailée »), la figure centrale du poème, semble tout d’abord résignée à son destin de petit être vulnérable. Mais rester dans la léthargie et se répandre en plaintes n’avance à rien. Dans son long poème die spinne, Eva Maria Leuenberger développe avec agilité une poétique du « malgré tout », comme un clin d’œil, sans amertume ni pathos. Au-delà de l’éphémère et de l’inutile, le texte ouvre des espaces d’expression dans lesquels la résistance, le désir, le rêve et le courage semblent encore ou à nouveau possibles. Il est loin d’être insignifiant, ce réconfort que nous procure le fait que nous ne devrons renoncer ni à l’expression poétique ni à l’espoir, même si le désastre qui approche devait se révéler inévitable.