Isabelle Sbrissa est née en 1971. Elle est auteure de pièces de théâtre et poètesse. Elle a étudié à la Haute Ecole des arts de Berne. Chez disdill, sa maison de micro-édition, ont vu le jour poèmes poèmes1 (2013) et une revue, La feuille. Aux éditions Nous, elle a publié Ici là voir ailleurs (2018). Elle vit à Undervelier (JU).
«tout tient tout»
Dès le premier regard, tout tient tout d’Isabelle Sbrissa mobilise deux écritures aux découpes distinctes. L’une, ramassée, continue, sans ponctuation, est une quasi-prose à la syntaxe indéfinie. Elle fait la part belle aux sens. On y voit, on y écoute au-dehors et au-dedans, on y éprouve les alentours : jardin, forêt, neige ou mouches. L’autre écriture découpe la langue en deçà du sens. Les mots parfois disloqués, poussés à leurs limites, tracent sur la page sinon blanche un sillon vertical et marquent ainsi un bord à partir duquel l’écriture se réfléchit elle-même.
Mais il y a plus que le tout de cette écriture-ci et le tout de cette écriture-là. Il y a leur rencontre dans le livre qui les recueille, qui les tient. Entre les deux, d’incessants passages de mots, de motifs, des saluts et des reconnaissances. Le titre l’annonçait : tout tient tout. Pour la lectrice ou le lecteur, cette phrase n’est ni un simple constat, ni une vaine utopie, mais désormais une expérience de la poésie.