La Ribot
Grand prix suisse de danse 2019
Née en 1962 en Espagne et de nationalité hispano-suisse, Maria Ribot vit depuis 2004 à Genève. A l’âge de 13 ans, elle commence une formation de danse classique à Madrid, sa ville natale. Au début des années 1980, elle poursuit ses études de danse à Cannes auprès de Rosella Hightower, puis en Allemagne et à New York. En 1984, elle s’installe à Madrid, où elle crée l’année suivante sa première pièce, « Carita de ángel ». En 1986, elle fonde avec Blanca Calvo le groupe Bocanada Danza, dissout en 1989. En 1991, Maria Ribot commence à travailler sous le nom de « La Ribot », en tant que danseuse, chorégraphe, vidéaste et artiste visuelle. En 1997, elle part vivre à Londres, où elle découvre le Live Art, qu’elle compare à la danse contemporaine. Elle vit depuis 2004 à Genève avec Gilles Jobin. Parallèlement à son activité de chorégraphe, elle enseigne à la Haute École d’Art et Design (HEAD) ; entre 2004 et 2008, elle y développe et dirige le programme « art/action » avec certains de ses collègues, dont Yan Duyvendak. où, entre 2004 et 2008, elle développe et dirige avec certains de ses collègues, notamment Yan Duyvendak, le programme « art/action ». En 2017, le Festival Tanz im August de Berlin lui consacre une rétrospective. Deux ans plus tard, le même hommage lui est rendu par le Festival d’automne, à Paris.
La Ribot chorégraphie son premier solo, « Socorro ! Gloria ! » (1991), comme un spectacle de cabaret humoristique. La performance repose sur les mouvements de la danseuse et sur l’utilisation d’accessoires et de costumes afin de parodier deux stéréotypes féminins : la femme nerveuse, incapable de paraître en public, et la strip-teaseuse professionnelle. Cette pièce s’adresse à un public nouveau et inspire à La Ribot une première série de 13 spectacles, « Pièces distinguées », interprétés entre 1993 et 1994. La Ribot crée à Londres une deuxième série de pièces, « Más distinguadas », numérotées de 14 à 26 ; elle y présente son corps comme un « objet d’art ». En 2000, « Still distinguished », troisième série de spectacles, est présentée dans des galeries et des théâtres renommés. La même année, La Ribot commence à réaliser des œuvres vidéo. En 2011, elle lance une nouvelle série de pièces, « PARAdistinguadas », pour cinq danseurs – dont Marie-Caroline Hominal, également honorée cette année par les Prix suisses de danse. En 2016 sort la cinquième série, « Another Distingués ». Parmi les nombreuses œuvres de La Ribot, il faut relever son duo « Gustavia », créé en 2008 avec Mathilde Monnier, à l’époque directrice du Centre National de Chorégraphie. Dix ans plus tard, en 2019, les deux femmes collaborent à une nouvelle œuvre, « Please, Please, Please », dans laquelle elles s’adressent à leurs enfants et aux générations futures. Avec « Happy Island », une pièce créée avec la compagnie Dançando com a Differença, de Madère (Portugal), La Ribot montre une nouvelle facette de son travail artistique.