Igshaan Adams. Desire Lines
Ce mince catalogue d’exposition d’Igshaan Adams à la couverture orange et sobrement brochée au fil orange se faufile telle une brise légère entre les nombreux ouvrages d’art aussi lourds que volumineux. La couverture très souple d’un seul tenant et la finesse du papier utilisé pour le corps d’ouvrage donnent une impression de fragilité qui renvoie aux tissages délicats et aux installations imposantes que le Sud-Africain réalise à partir de matériaux trouvés : revêtements en linoléum usagés, tapis, câbles, fils plastiques et autres détritus. Ses motifs colorés forment des récits très denses qui ont souvent pour cadre la ville du Cap et où s’entrelacent des problématiques de culture locale, de structures sociales et de conflits politiques. Le catalogue répond à la complexité thématique de l’oeuvre en proposant essentiellement des textes, au nombre d’une dizaine. Ils sont présentés dans une grille à trois colonnes, dans lesquelles sont insérées de manière apparemment arbitraire des reproductions d’oeuvres et des vues d’expositions de différentes tailles et de formats divers – et qui souvent recouvrent partiellement l’écrit. Au centre de la brochure est encarté un essai photographique de 40 pages, imprimé sur un papier plus épais, qui rend compte de la méthode de travail d’Igshaan Adams en montrant les lieux où l’artiste trouve ses résidus, des assortiments de matériaux et des esquisses. Ce choix d’une présentation à nu place les observateurs et observatrices au coeur du processus créatif – comme s’ils pouvaient eux-mêmes choisir et assembler les objets trouvés.
